Avant d’avoir des enfants, je l’avoue, j’étais plutôt
centrée sur ma vie professionnelle. Je ne comptais pas mes heures et j’étais
toujours prête à travailler. À cette époque, j’avais des ambitions assez
élevées. Les années ont passé; les trois bébés sont devenus ma priorité et bien
qu’ils aient grandi, ils ont continué d’occuper la plus grande partie de ma
vie. En fait, je crois que je n’ai jamais réussi à trouver la BONNE façon de
concilier travail-famille. J’avais et j’ai toujours l’impression que, peu
importe ce que je fais ou ferai, ma vie professionnelle et ma vie familiale en
souffriront. Quand je m’engage dans quelque chose, je me donne à 100 %. Il est
arrivé un moment où il a fallu que je divise ce pourcentage. Pour moi qui suis
souvent dans le « tout ou rien », ce fut extrêmement difficile. En
fait, je n’y suis jamais réellement arrivée. J’ai toujours eu le sentiment que
le fait de m’investir davantage dans l’une ou l’autre de ces sphères allait me
nuire.
Depuis quelque temps, je pense au chemin que j’ai parcouru.
Je n’ai pas vraiment de regret : j’ai choisi ma famille avant le reste;
j’ai réussi à trouver des à-côtés à mon travail afin d’exploiter d’autres
avenues et de me sentir « à ma place ». Bien que je n’aie pas de
regrets, je pense tout de même que j’aurais aimé avoir une certaine notoriété.
Non, je n’ai jamais rêvé de devenir gestionnaire. Toutefois, je me suis souvent
vu comme une femme d’affaires : avoir mon entreprise, développer des
idées, atteindre des objectifs. Je suis une personne organisée qui n’a pas de
difficulté à gérer ses tâches, à faire son travail dans les délais requis et
surtout à mener plusieurs projets de front. C’est pour ces raisons que je crois
que je me serais plutôt bien débrouillée.
Les années passent et je vois de plus en plus de jeunes dans
la trentaine accéder à des postes de direction. C’est sans doute pour cette
raison que je me questionne sur mes aspirations professionnelles. En même
temps, quand je pense à mes enfants, je me dis qu’ils sont encore jeunes et que
le soutien et la présence des parents sont importants à cette période de leur
vie. Je ne crois pas que je pourrais travailler 60 heures par semaine à
l’extérieur et être présente pour aider mes enfants dans leurs travaux
scolaires.
Oui, je ne le cache pas. Les soirées ne sont pas toujours
faciles. La collaboration n’est pas toujours au rendez-vous mais quand je vois
qu’ils réussissent, je me dis que mon soutien et mon engagement y sont pour
quelque chose. Dans ces moments, j’ai l’impression de les avoir gravis, moi
aussi, les échelons, mais d’une autre façon.
Et vous, quelles étaient vos ambitions? Les avez-vous
réalisées?
M-J
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